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Actualité du 07-02-2007

Cérémonie de présentation de voeux au Ministre de la Communication. Un éditorial du quotidien Cameroon Tribune

"Le Cameroun mérite mieux "

Le Cameroun mérite mieux



Qu’il se trouve, aujourd’hui encore, une fraction de nos concitoyens pour estimer que la manière la plus sûre d’asseoir leur identité, de conquérir leur célébrité, et partant, d’assurer leur prospérité, c’est de travestir la réalité camerounaise ; faut-il vraiment s’en étonner ? La plaidoirie du ministre de la Communication, Ebenezer Njoh Mouelle, recevant mercredi au Palais des Congrès les vœux de la grande famille de la Communication équivaut à un chèque sur l’avenir, établi à l’ordre des hommes des médias.



C’est que nous sommes au Cameroun, pays où la question de l’image est, selon la belle formule du philosophe, " d’autant plus préoccupante qu’elle décrit de façon assez constante, un décalage entre la réalité vécue à l’intérieur et celle projetée vers l’extérieur ". Qu’importe que le bourreau soit un authentique fils du terroir ou qu’il crache dans son propre plat par médias interposés ! Par-delà les complicités sournoises et les manœuvres d’appareil, c’est d’abord l’acharnement à détruire ce que d’autres ont mis des générations à façonner qui mobilise. Le ministre de la Communication porte sur cet incivisme férocement injuste un regard sans concession et en tire un tableau saisissant. Pour ensuite en appeler à un " sursaut citoyen ", synonyme de " devoir patriotique ". On y retrouve toute l’ampleur du préjudice ainsi causé à l’image du Cameroun par ces " intrépides bourreaux " de notre propre terre. De ce labyrinthe aux règles incertaines, Ebenezer Njoh Mouelle retire la conviction que la reconstruction et la défense de l’image du Cameroun doivent devenir un " devoir civique à part entière ", voire une " redevance citoyenne " à laquelle chaque patriote est tenu de souscrire.



Que le ministre de la Communication dont le département a pour mission statutaire et pour ambition pressante d’inverser " la tendance malveillante entretenue par ces prismes déformateurs des valeurs réelles ", décide d’aborder de front la question de l’image du Cameroun au détour d’une cérémonie de présentation des vœux est suffisamment révélateur.



Pouvait-on encore longtemps garder le silence quand on s’aperçoit, plus de deux ans après le discours de lancement de la campagne pour la présidentielle de 2004 à Monatélé, que l’engagement solennel du candidat-Président Paul Biya à valoriser l’image du Cameroun à l’extérieur n’a pas encore eu l’écho escompté ? Notre pays, argumentait alors le Chef de l’Etat, " dispose d’atouts considérables : sa stabilité, ses potentialités physiques et humaines, sa population industrieuse et responsable, sa culture riche et diversifiée ". Et d’ajouter : " Il nous faut faire fructifier davantage ce capital vis-à-vis de l’extérieur et profiter de l’estime dont nous jouissons auprès de nos partenaires étrangers. Nous devons faire plus pour être mieux connus ". Autant comprendre que le Cameroun, baptisé " Afrique en miniature " à juste titre, mérite mieux que les clichés et autres falsifications dévastatrices de ses valeurs réelles.



Aux médias nationaux, principal vecteur de notre image à travers le monde, le ministre de la Communication ne demande ni de blanchir, ni d’embellir l’image d’un Cameroun déjà fort attrayant. Il s’agit ni plus ni moins de présenter aux yeux du monde le Cameroun tel qu’il est, de le " vendre " sous son meilleur jour, et surtout de ne pas scier la branche sur laquelle on est assis



ABUI MAMA

[CT, 09/02/2007]
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