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Actualité du 22-07-2015

10 juillet 2015, table ronde au Centre Culturel Camerounais de Yaoundé

Njoh Mouelle a présenté un exposé sur la problématique des valeurs, dans le cadre d’une table-ronde organisé par le promoteur de l’Association pour la promotion des « Valeurs fondamentales parfaites » au Centre Culturel Camerounais de Yaoundé

Quel est le problème permanent qui se pose chaque fois qu’il s’agit des valeurs ? C’est le fait que la valeur étant ce qui est recherché, désiré pour qu’on en jouisse personnellement, les valeurs qui exercent le plus d’attrait sur les hommes sont des valeurs concrètes, des valeurs de vie dont la possession passe par des actions rencontrant d’autres actions similaires et parfois concurrentes. Ces valeurs de vie apparaissent aussi aux yeux de la plupart des hommes, si ce n’est de tous les hommes, comme des valeurs fondamentales. Une des valeurs fondamentales de ce point de vue n’est-elle pas la valeur nourriture ? Ventre affamé n’a point d’oreille, dit l’adage universel. A ce niveau de réalité nous devons reconnaître que la fondamentalité des premières valeurs concrètes fondamentales se fonde elle-même sur des besoins dits fondamentaux et sur lesquels se fonde à son tour la légitimité de leur valorisation. Le besoin de nourriture est l’un de ces besoins-là. Il a été et demeure à l’origine de plusieurs conflits et simples bagarres entre les hommes. Dans notre pays, qui ne connaît ou n’a pas eu à entendre cette interrogation de dépit : ‘’C’est ça qu’on mange ?’’quand quelqu’un vous parle d’une performance éloignée des préoccupations matérielles.

Par contre, les valeurs fondamentales du deuxième niveau, celles que le Dr Essousse appelle valeurs fondamentales parfaites et qui devraient être invoquées dans des moments de régulation de la vie en commun, telles que l’intégrité, l’honnêteté, le respect du bien d’autrui, l’équité et la justice par exemple, ne semblent pas prendre leur appui chez tous les hommes, sur ce qu’on pourrait appeler un besoin fondamental de justice, d’égalité d’intégrité ,comme l’est le besoin de nourriture au niveau élémentaire ; un besoin de renouveler chaque jour notre énergie basique de vie qui se transforme en finalité dernière : à savoir vivre pour manger ! Nombreux sont parmi les hommes, ceux qui laissent l’impression de n’éprouver aucune attraction venant de ces valeurs qui sont davantage contraignantes que recherchées ou désirées. Elles n’ont à leur origine un besoin, du type de besoin de nourriture ou de sécurité. Elles partent d’une pression extérieure qui commence par être une pression sociale avant d’être perçues comme des valeurs morales.

La vraie valeur fondamentale est la valeur contraignante ou ‘’pressante’’ par rapport à notre égo et demandant que nous nous soucions d’autrui, et par conséquent de solidarité et de paix sociale. Il n’y a pas de survie d’un groupe au sein duquel disparaît le sens du respect de la règle commune et par conséquent de l’engagement pris, comme de la parole donnée.

Trois instances sont à convoquer devant la responsabilité qui leur incombe de faire connaître et respecter le sens de la valeur fondamentale qui est fondamentale parce que valeur absolue et ‘’impératif catégorique’,’ au contraire de la plupart des valeurs concrètes et pratiques qui sont des valeurs relatives. Ces instances sont : la famille au commencement, les responsables de la formation et de l’édification spirituelle que sont, entre plusieurs, les confessions religieuses, et ensuite l’État, à travers ses institutions judiciaires et d’arbitrage.

Cela étant, il ne reste pas moins vrai que, comme le dit un proverbe Dogon, « l’abeille qu’on met de force dans une ruche ne fera pas de miel ». C’est pourquoi vous me permettrez de terminer par ce texte magnifique et bien connu de Jean-Jacques Rousseau, tiré de la Profession de Foi du Vicaire Savoyard ; La Conscience, juge infaillible du Bien et du Mal, cet instinct divin supposé être logé au-dedans de chaque homme, aurait-elle été refusée à certains hommes ? Je cite Rousseau :

« Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi, je ne sens rien en moi qui m’élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m’égarer d’erreurs en erreurs à l’aide d’un entendement sans règles ni principe….Mais ce n’est pas assez que ce guide existe, il faut savoir le reconnaître et le suivre. S’il parle à tous les cœurs, pourquoi donc y en a-t-il si peu qui l’entendent ? »

Je laisse ce texte à votre méditation.

Merci de votre attention.
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E. Njoh Mouelle présentant son exposé

Vue de quelques participants

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(C)octobre 2007 Réalisation BDSOFT