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Actualité du 09-12-2017

CEREMONIE DE DEDICACE DES LIVRES AU PALAIS POLYVALENT DES SPORTS DE YAOUNDE

CEREMONIE DE DEDICACES : Le mercredi 22 novembre, dans les Salons du Palais Polyvalent des Sports à Yaoundé, NJOH MOUELLE a présenté au public ses trois dernières publications et signé de nombreuses dédicaces. Deux de ses livres ont plus particulièrement retenu l’attention des personnes présentes : Le " Discours sur le Cameroun" et "Transhumanisme, marchands de science et avenir de l’homme". On peut trouver en page intérieure une des notes de lecture portant sur le Discours sur le Cameroun

NOTE DE LECTURE

Par le Pr. Alain Didier Olinga







Le Professeur Njoh Mouelle me fait le privilège, rare et parcimonieux de la part d’une telle colonne intellectuelle, de me demander de dire quelques mots sur l’un de ses derniers ouvrages, Discours sur le Cameroun. Réflexions sur les réalités et les potentialités camerounaises. Conscient de l’importance d’une telle marque de confiance, je tiens solennellement à l’en remercier.

Le Professeur Njoh Mouelle, comme il l’explique lui-même, a voulu intituler son ouvrage Pour l’amour du Cameroun. C’eût été sans doute un titre direct et clair, mais tout de même militant et programmatique et, en tout état de cause, pas aussi philosophique que le titre actuel, plus en phase avec la filiation académique de l’éminent intellectuel. Il n’empêche ! Tout le projet de l’auteur est de faire aimer le Cameroun, faire réveiller le patriotisme de chaque camerounais, et en particulier des jeunes générations. On croirait, en le lisant, entendre le Président de la République Paul Biya demander à la jeunesse d’inventer un nouveau patriotisme. L’auteur, pour ce faire, exprime le senti et le vécu d’une relation personnelle avec son pays, exprime le mélange d’optimisme et de lucidité que procure la combinaison de l’expérience politique et du statut de producteur d’idées. Le Professeur Njoh Mouelle mobilise ici l’aptitude à produire un discours autorisé que confère à un acteur, dans son environnement, la double légimité de la haute sapience établie et de l’expérience éprouvée. Cette double légitimité, même si l’on peut penser ici que la seconde a pris quelque peu le pas sur la première, permet, si elle n’y accule pas, de proposer ce qui, par moments, prend des allures d’un propos pré-testamentaire.



L’auteur est bien conscient du défi qu’il s’est imposé, et de la difficulté qu’il aura à épuiser le sujet. Le discours porte autant sur le Cameroun que sur le Camerounais, autant sur les réalités camerounaises que sur l’identité camerounaise. La prudence est perceptible, déjà sur la forme : un avant-propos, une introduction, un prologue, question de fixer les choses avant les quatre chapitres, et un document annexe revenant sur l’identité camerounaise, comme pour compléter des choses dites auparavant.

Pour l’auteur, « le Camerounais existe », avec notamment son esprit « KIRAVI », même si l’identité camerounaise est une identité « en gestation ». Voilà qui mérite sans doute quelque explication, quelque chose qui dans le même temps est en gestation et est déjà advenu à l’existence.



Le premier chapitre aborde, en substance, la question de la Nation camerounaise. Pour l’auteur, l’on en est encore à la juxtaposition des ethnies au lieu de l’intégration nationale. Le sentiment d’appartenance à l’ethnie ou à la tribu domine, et en dehors de l’action uniformisante de l’Administration étatique, il n’y a que hétérogéinté ethnico-tribale. L’enjeu, en faisant adhérer chacun au « Projet Cameroun », est de passer de la diversité ethnique vers une « authentique nation camerounaise », nation authentique dont les traits, cependant, ne sont pas dessinés par l’auteur. De manière générale, le philosophe et homme politique devrait pouvoir dire si, pour lui, l’idée d’une nation multiethnique n’est pas possible. De même, l’on devrait se demander si, au plan sociologique, les connexions ethniques, dont les métisses ethniques sont la manifestation tangible, restent à un seuil d’insignifiance tel que la thèse de la juxtaposition des ethnies doit continuer à être reprise sans inventaire. En tout état de cause, l’auteur souligne notamment l’importance du Service civique national volontaire pour la jeunesse, creuset de formation de la conscience nationale, même si la proposition de séparer dans les camps de jeunesse garçons et filles pourra susciter la controverse.



Le deuxième chapitre aborde la question du pouvoir d’Etat. L’Etat doit offrir une « direction-arbitrage » lisible, avoir une fonction de régulation, une fonction pédagogique, une fonction de discipline de tous dans l’esprit républicain. La décentralisation, déjà évoquée au chapitre relatif à la Nation, doit être réussie, même si pour cela il faut redéfinir quatre à cinq régions en fonction des grandes aires culturelles du pays, le civisme développé, les parlementaires doivent travailler davantage (quatre sessions au lieu de trois), des réformes institutionnelles doivent être engagées. Le propos de la page 61 mérite à cet égard de retenir l’attention et de nourrir la reflexion citoyenne et politique : « le Président de la République devrait-il continuer à être élu au suffrage universel ? Ne faudrait-t-il pas réduire l’extrême fixation de tous sur la fonction présidentielle au profit d’un réaménagement du rapport entre l’exécutif et le législatif ? » De même que celui de la page 68, où l’auteur espère « voir s’améliorer le rapport entre ceux qui travaillent et ceux qui mangent » .



Le chapitre trois, le plus long de l’ouvrage, porte sur le chantier du développement, avec pour leitmotiv transformer les « richesses potentielles » en « richesses réelles ». Chapitre riche de propos forts, dont certains ne manqueront pas de faire grincer des dents çà et là : sur l’agriculture, la politique énergétique, le secteur minier et extractif, l’industrie, le tourisme, les arts et la culture, l’éducation et la recherche scientifique, y compris l’université, le sport. L’on est impressionné par l’attention de l’auteur portée sur des thématiques aussi diverses. En tout cas, l’on n’a pas à faire ici seulement à un orfèvre du concept, mais à un philosophe du développement, ayant le souci de la transformation pratique et positive de son environnement. Le propos est concret, traversé de salves critiques savoureuses, caustiques et un tantinet espiègles, toujours dites élégamment et toujours de manière constructive. S’il chatouille, égratigne ou pique par moments, c’est pour réveiller, interpeller, et non pour nuire, blesser ou jeter gratuitement l’oppobre sur qui que ce soit.



Le quatrième chapitre traite du Cameroun en Afrique et dans le monde, insistant notamment sur l’importance d’une diplomatie dynamique, d’un leadership à assumer dans la zone CEMAC, d’une protection vigilante de ce qu’il appelle les « intérêts non sacrifiables » du Cameroun, de la solidarité au sein du Commonwealth et de la Francophonie, de la solidarité Sud-Sud. L’on ne peut dissimuler l’appel de l’auteur en faveur de la tenue annuelle de la conférence des Ambassadeurs, dont il rappelle que la dernière s’est tenue il y a plus de 25 ans. Dans ce chapitre où l’environnement de la mondialisation plane, l’optimisme de l’auteur semble mesuré. A preuve, la récurrence en peu de pages des formules « il doit être possible », « le moment doit venir », sans oublier la conscience fine de l’enjeu des intérêts.

La conclusion de ce dernier chapitre est aussi la conclusion de l’ouvrage avec, comme cela se doit pour un discours, un vibrant « vive le Cameroun » terminal. Pour que vive le Cameroun, et c’est là probablement le pré-testament auquel nous faisions allusion plus haut, voici l’exhortation du Pr Njoh Mouelle : « oeuvrons pour faire en sorte que le Cameroun soit réellement senti par les Camerounais comme une réalité physique et morale, au diapason de laquelle chacun doit s’efforcer de vivre ». Tout est dit, et il ne me reste plus qu’à vous inviter à découvrir et savourer l’hymne à l’amour de notre pays qu’est Discours sur le Cameroun.



Merci pour votre bienveillante et patiente attention.
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Images


Mme NJOH MOUELLE encadrée par le DG CRTV et la SENATRICE Isabelle TOKPANOU

Dames parlementaires invitées de Mme NJOH MOUELLE

Une vue de l'auditoire

Parole à la salle



Une Phase de signature des dédicaces

Interview à la fin de la cérémonie

Photo avec quelques députés juniors des Nations Unies

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(C)octobre 2007 Réalisation BDSOFT