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Actualité du 07-12-2011

«LA PAIX SE CONSTRUIT EN PERMANENCE» Nouvel article de Njoh Mouelle dans le magazine du Ngondo

L’organisation de l’édition du Ngondo 2011 a édité, comme d’habitude, un numéro spécial regroupant plusieurs articles sur le thème de la paix. On pourra lire en page 35-36 l’article de Njoh Mouelle intitulé « La paix se construit en permanence » et dans lequel il écrit notamment: « Il est clair qu’on ne peut pas vivre en paix avec les autres si on n’est pas en paix avec soi-même ».

« Quel endroit paisible ! ». Il vous est arrivé sûrement de vous exclamer ainsi un jour. Peut-être au milieu d’une clairière ou au bord d’une mer après la tempête, ou alors à l’intérieur d’une cathédrale en dehors des heures de services, ou encore du haut d’une colline. Vous avez été frappé par le calme enveloppant et le silence régnant ! Le calme et le silence seraient-ils la caractéristique essentielle de la paix ? Comme si la paix supposait une absence d’actions et de réactions, une absence de mouvement et par conséquent de vie ? Ce serait trop facile. Ce serait la paix des cimetières. Dans les cimetières, tout est repos définitif, fin de la lutte qui caractérise la vie, je veux dire l’existence humaine.

La paix ne réside pas essentiellement dans un calme ou un silence absolu, si on entend par là l’absence de toutes sortes de tensions et de batailles bruyantes et armées. Cette première perception de la paix à travers le calme et le silence est celle de quiconque recherche le recueillement en quittant momentanément et en esprit le monde extérieur pour rentrer en soi, dans son intériorité. C’est ce que quelques-uns savent aller chercher dans les temples et autres lieux sacrés, non pas pour se retirer du monde, mais pour se ressourcer en vue de retourner affronter le monde avec plus d’efficience. Il est vrai qu’avec « l’inculturation », certains pensent être en mesure de se recueillir dans le temple, aidés pour cela, non par le silence et le calme, mais par de fortes sonorités instrumentales et des rythmes dansants plus que jamais empruntés à la terre ! A chacun son type de recueillement !

Rentrer en soi pour se charger d’une énergie nouvelle se fait chaque fois en vue de mieux s’armer pour continuer de faire face aux problèmes de la vie quotidienne. Une énergie qui doit être celle qui alimente notre volonté de contrôler nos pulsions et autres tendances plus ou moins animales. Car la première paix à construire est la paix en soi-même. C’est alors que j’entends certains d'entre vous me rétorquer : mais l’individu n’est pas en guerre contre lui-même ! Qu’est-ce que cette paix en soi-même ? Que répondre sinon faire observer que poser cette question reviendrait à sous entendre que l’individu-homme serait indemne des poussées pulsionnelles animales et égoïstes qu’il partage avec les autres animaux. Des pulsions qui s’expriment sous la forme de volonté de domination des autres autour de soi, de jalousies difficiles à réfréner envers des frères ou des amis qui réussissent mieux que nous dans la vie, d’instincts destructeurs de ce qui ne nous profite pas, etc. ? Si parler de guerre pour exprimer les luttes et tiraillements entre nos Sens et notre Raison peut sembler excessif, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit bel et bien d’un conflit interne entre les tendances naturelles et le devoir de contrôle par la raison. Bref, on ne peut pas dire qu’en temps normal, le calme et le silence de la paix règnent au-dedans de l’individu-homme. La réalité couramment vécue est celle de la guerre sourde que nos instincts primaires livrent à notre conscience d’hommes supposés raisonnables et vivant en société. Et si notre « Vivre ensemble » n’était pas organisé, nous vivrions « l’état de guerre de tous contre tous » décrit par Hobbes, ou « l’état de nature » décrit par J.J. Rousseau, bref la jungle où triomphe sans partage la dure loi du plus fort !

Dans un premier temps, il apparaît donc dans toute sa clarté que la paix dans le vivre-ensemble présuppose une relative paix intérieure de chaque membre de la communauté. Si je ne sais pas imposer silence à mes envies et autres passions, quel espoir pourrait-on valablement fonder sur ma capacité d’être un artisan de la paix dans ma communauté, et en particulier quand j’y tiens un rôle prépondérant ? Si les hommes se laissaient aller à vivre selon leurs humeurs et leurs instincts animaux, la vie en société serait impossible.

Mais il ne suffit pas que les uns et les autres nous soyons plus ou moins maîtres de nos nerfs pour que soient supprimés nos luttes d’influence, nos ambitions plus ou moins folles, la faiblesse des malins et des rusés qui cherchent à abuser de la bonne foi ou de l’hospitalité des amis et des frères pour les spolier de leurs biens. C’est alors que de manière plus active et volontariste doit apparaître le souci d’organiser la sécurité de tous les membres de la communauté. Aux notions de calme et de silence vient s’ajouter la notion de sécurité. La paix ne se produit pas comme une manifestation spontanée. Elle se construit au niveau individuel comme déjà dit et s’organise de manière bien plus structurelle et institutionnelle par le pouvoir d’Etat au niveau de l’ensemble du corps social. Il n’y a pas de paix sans sécurité organisée et institutionnalisée au profit du citoyen. Il est regrettable à cet égard de constater la mauvaise interprétation du règne des libertés et de la démocratie qui conduit certains tenanciers de bars et débits de boissons à piétiner les droits et libertés des concitoyens qu’ils privent de tranquillité et même du repos de la nuit en déversant des milliers et des milliers de décibels agressifs dans leurs oreilles impuissantes ! Bien des « églises » d’un nouveau genre se rendent également coupables de la même violation de la tranquillité nocturne des citoyens ! A travers les Autorités administratives, le pouvoir d’Etat est dans son rôle quand il fait appliquer de temps en temps la loi républicaine à ces contrevenants en décidant de fermer le bar-dancing ou de suspendre l’activité de l’Eglise coupable à la fois au regard de l’éthique chrétienne et de la loi républicaine.

Mais la paix sur laquelle veille le pouvoir d’Etat, ne saurait se limiter à n’être que répressive. J’entends des voix me faisant observer avec raison qu’il ne peut pas régner une paix définitive là où bien des membres de la communauté vivent dans des conditions difficiles, sans logements décents, sans soins de santé garantis en cas de maladie, sans emplois rémunérateurs et sécurisants pour l’avenir. Si cette remarque est juste, elle ne conduit pas nécessairement à conclure que l’état de paix civile serait un état d’équilibre stable. La paix dans tous les pays tout comme au plan international est un état d’équilibre permanemment instable. L’instabilité détermine ici un espace de discussions et de négociations diverses, un espace pour l’intégration des données et des valeurs nouvelles ainsi que des ouvertures multiples à divers partenaires. L’existence de cet espace est précieuse en ce sens qu’elle permet à tout instant de sauver la paix par le moyen de l’exercice des libertés publiques. C’est également l’espace pour la prise de conscience par les catégories faibles de la communauté, de leur part de responsabilité dans un contexte qui n’est plus celui du « Tout vient d’En-Haut », slogan de la culture de la gratuité, mais le contexte qui s’affirme de plus en plus comme étant celui du « Tout doit partir d’En-Bas », slogan de la culture du culte de l’effort, essentiel à toute démocratie économique faite de sens de l’initiative et de l’organisation pour des effets de production démultipliés.

Il est clair qu’on ne peut pas vivre en paix avec les autres si on n’est pas en paix avec soi-même. Il faut commencer par mettre de l’ordre dans sa propre maison pour ne pas compromettre l’ordre dont l’ensemble des maisons du quartier ont besoin. C’est dire qu’il faut apprendre à se maîtriser soi-même pour être en droit d’exiger des autres la même maîtrise dans l’espace commun du vivre ensemble. Après les idées de calme, de silence et de sécurité, voici l’idée d’ordre qui vient compléter le tableau du corpus des idées qui constituent la trame de l’idée de paix. Qu’on puisse nous rappeler le fameux dicton romain selon lequel « si tu veux la paix prépare la guerre » ne fera que renforcer tout ce qui précède. Nous ne pouvons qu’être en phase avec la doctrine de l’Unesco en la matière : « la guerre prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes qu’il faut élever les défenses de la paix. » La construction de la paix intérieure participe de cette stratégie-là et doit nous faire comprendre que la paix extérieure est tributaire de cet effort intérieur de chacun.

Les Camerounais aiment se répéter qu’ils sont des hommes et des femmes de paix et ils le prouvent. Puisse le Cameroun continuer de jouir d’une paix résultant de l’action volontariste du pouvoir d’Etat en vue de contribuer significativement à l’amélioration des conditions de vie des populations des villes et des campagnes. /
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Monsieur et Madame Njoh Mouelle arrivent sur la place des cérémonies

En discussion avec le Maire de Douala 1er, LENGUE MALAPA

Avant le début des cérémonies échanges avec Kum'A Ndumbe III et le Dr Kingue Ibohn

L'arrivée du Gouverneur de la région du Littoral.

LA poignée de main avec le Secrétaire Général du Ngondo Sammet Bell Adolphe
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