Visiteurs:112910755
En ligne:00179
Accueil   Actualité au quotidien  
Document sans titre
Document sans titre
details des articles

Actualité du 10-05-2014

8 Mai 2014 à L’ISTAG DE YAOUNDE( Institut Supérieur de Technologie Appliquée et de Gestion)

NJOH MOUELLE , invité par le président du Conseil et le Directeur de l’Établissement , a eu à donner une conférence ayant porté sur l’interrogation suivante : « L’adéquation de la formation à l’offre d’emplois est-elle encore possible ?

L’assistance était nombreuse et naturellement constituée d’étudiants des divers niveaux. Il s’était joint à eux les Responsables de l’établissement, les enseignants et quelques personnes venues de l’extérieur. Un jeu de questions-réponses a clôturé la rencontre qui s’est tenue dans le plus grand amphithéâtre de cet Institut. Le philosophe s’est prêté à l’incontournable séance de dédicaces de ses œuvres à laquelle il est sollicité à chacune de ses sorties.

Voici en quels termes le conférencier a introduit l’examen du sujet qui a été soumis à son analyse



L’ADEQUATION DE LA FORMATION A L’OFFRE D’EMPLOIS EST-ELLE ENCORE POSSIBLE ?

Et tout d’abord, que sous entend ce questionnement ? Il n’y a qu’un seul terme qui demande à être élucidé bien qu’il ne comporte aucune ambiguïté, c’est le terme adéquation. Que signifie-t-il ? L’adéquation est l’action de faire se correspondre ou concorder parfaitement deux réalités ; en ce qui nous concerne en ce moment, l’adéquation de la formation à l’emploi consisterait, dans un premier temps à faire en sorte que la formation dispensée dans les écoles, les instituts, les facultés réponde chaque fois aux profils d’emplois que les utilisateurs des diplômés recherchent et attendent. Ce qui pourrait exiger que les employeurs et autres utilisateurs des diplômés puissent être associés par les formateurs à la définition des profils d’emplois qui les intéresse !



Dans cette acception, les programmes des divers établissements de formation devraient être conçus et établis avec la participation des milieux professionnels aux élaborations des programmes, par les formateurs. Cela supposerait que les employeurs qui attendent la sortie des diplômés pour les intégrer dans le circuit de la production ou dans le circuit des services soient représentés dans les conseils de direction ou les conseils pédagogiques des établissements de formation. Il s’agirait donc de définir pour chaque formation, le ou les profils d’emplois que les utilisateurs des diplômés seraient les mieux placés à connaître, eux qui en expriment les besoins en rapport avec l’évolution des secteurs concernés de l’économie. C’est dans cette situation qu’on parle à juste titre de la professionnalisation de la formation. En disant cela, on laisse aussi entendre que toutes les formations ne sont pas professionnelles. Que seraient-elles donc ? Sont-elles justifiées à ne pas être professionnelles ? Il découle tout naturellement de cette première compréhension de l’adéquation de la formation à l’emploi, une deuxième compréhension : à savoir la correspondance ou la concordance entre la quantité des profils d’emplois formés et la demande de l’économie, autrement dit, le souci de faire en sorte que tous les profils d’emplois formés trouvent à s’employer à la fin de la formation. Autrement dit encore et plus prosaïquement, que l’économie dans son ensemble offre des possibilités d’emplois à tous les formés, à tous les diplômés, de façon à éviter tout chômage ! La question du chômage se profile donc derrière le thème que nous avons à examiner. La préoccupation concernant la définition de l’adéquation étant réglée, poursuivons l’examen de la question posée en nous arrêtant d’abord un moment sur ce qui se laisse observer à travers les déclarations et les engagements de certains gestionnaires et responsables politiques par rapport à cette question.



QU’OBSERVE-T-ON ? Connaissant les mécanismes du système de toute économie libérale et capitaliste, je suis personnellement étonné chaque fois que j’entends de nombreux Chefs de gouvernements aujourd’hui dans le monde se reconnaître et s’attribuer une responsabilité de premier plan dans le fait que tous les demandeurs d’emplois ne trouvent pas facilement à se faire embaucher !. Ils mettent au premier plan de leurs préoccupations la réduction du taux de chômage, intégrant dans ce vocable de chômage, à la fois des travailleurs ayant perdu leur emploi (ceux qui relèvent du chômage dit frictionnel ou de transition) et les demandeurs de travail que les établissements de formation jettent dans la rue, comme on dit. Il ya aussi ceux qui ne travaillent pas parce qu’ils ne justifient d’aucune qualification professionnelle. Le Président François Hollande de France vient même de laisser entendre qu’il ne se représenterait pas en 2017 à la présidentielle s’il ne réussissait pas à inverser la courbe du chômage. De nombreux candidats à l’élection présidentielle dans divers pays ne manquent pas de se jeter à l’eau en annonçant des chiffres impressionnants de création d’emplois, si les électeurs leur faisaient confiance en leur donnant leurs suffrages !



Mais quand les observateurs des systèmes de formation dans divers pays se plaignent de voir les universités et les établissements spécialisés déverser dans la rue chaque année des milliers de diplômés réduits à se livrer à des travaux subalternes ne correspondant pas au niveau de formation reçue, personne ne fait de distinction entre les formations dispensées. Il y en a qui sont des formations générales, telles que celles dispensées par les Facultés traditionnelles des universités qui ne pratiquent pas le numerus clausus. Il y en a d’autres qui recrutent des effectifs limités et dispensent des formations techniques et spécialisées ; ce sont, pour la plupart, les grandes écoles ou les instituts ; il y en a d’autres encore qui dispensent des formations dans des secteurs de pointe.



Quand on s’indigne du fait que de nombreux diplômés soient jetés dans la rue sans emplois, on oublie de prendre en considération des postulations, ou des positions idéologiques des temps présents, qui sont des postulations du genre : Il faut démocratiser l’éducation ; c’est un droit, le droit à l’éducation qui devrait être honoré. Et de fait, il y a eu démocratisation de l’éducation un peu partout dans le monde .Et le fait de rendre l’école et l’instruction obligatoires et même gratuite, visait à donner aux apprenants, donc à la jeunesse, un niveau de culture personnelle susceptible de contribuer à l’édification de leur personnalité de base et qui soit de nature à leur permettre de s’adapter et de réaliser leur insertion dans la vie. C’est bien pour prendre en compte cette orientation démocratique que l’État offre le plus largement et gratuitement toutes sortes de formation, à partir de la formation de base, par opposition aux établissements privés qui sont payants.



Quand on s’indigne de l’existence de gros effectifs de chômeurs à la recherche d’un emploi, on ne prend pas en compte, dans ce flou général de revendications, les ambitions et les rêves personnels des jeunes demandeurs d’éducation dont certains, de plus en plus nombreux, vont grossir les effectifs des universités, courent après le titre de docteur, pour une affaire de prestige à la fois personnel et familial. Quand on s’indigne de la sorte, on oublie complètement que ce sont ceux qui jouent le rôle moteur dans la production économique qui créent des possibilités d’emplois sur la base des carnets de commandes plus ou moins remplis et fournis. Je veux parler des entreprises et des entrepreneurs qui ne recrutent pas par simple philanthropie, mais par nécessité et dans le cadre des objectifs de production correspondant à l’état du marché, aussi bien national qu’international, c’est-à-dire sur la base de la demande de consommation. Les chefs d’entreprises en économie libérale donnent la priorité à la rémunération du capital, c’est-à-dire au service des dividendes aux actionnaires. La masse salariale se doit toujours d’être maintenue dans des limites qui ne frustrent pas les actionnaires et tiennent compte de l’augmentation du chiffre d’affaires, proportionnellement à l’amélioration de la productivité. A travers les résultats de la recherche et la place prise par l’automation et la robotisation, les progrès en matière de productivité ont plutôt parfois poussé à la réduction des effectifs des personnels salariés dans les pays technologiquement les plus avancés.



ALORS, CEUX QUI EXIGENT UNE ADEQUATION DE LA FORMATION A L’EMPLOI TOUT COMME CEUX PARMI LES RESPONSABLES QUI PROMETTENT DES EMPLOIS QU’ILS N’ONT PAS LE POUVOIR DE CREER, MAIS QUI PROMETTENT DE METTRE FIN AU CHOMAGE,OUBLIENT-ILS TOUT CE QUE NOUS VENONS DE RAPPELER ET QUI CONCERNE LE FONCTIONNEMENT DE L’ECONOMIE LIBERALE ?

Je vais donc défendre devant vous les deux points suivants :

retrouvez l'intégralité du texte de cette conférence dans la rubrique Activités/Conférences/société
Document sans titre
Images


Une attitude de Njoh Mouelle pendant la conférence


quelques vues de la salle



phase de questions-réponses



séance de dédicaces

1 - 2
(C)octobre 2007 Réalisation BDSOFT