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MON OPINION SUR...la religion

MON OPINION SUR...«Réussir sa vie »

« QU’EST-CE QUE REUSSIR SA VIE ? »

La réponse à cette question dépend-elle du sens que chacun donne à sa vie en particulier, au sens de l’existence terrestre ? Ou alors, existe-t-il un sens universel au nom duquel on jugerait, non seulement sa propre vie, mais également celle d’autrui ? Et la réussite alors ? Aurait-elle quelque chose de comparable avec la réussite d’un panier à trois points au basket-ball ou encore avec la réussite d’un tir au but dans un match de football ? Bien sûr que non !
I-On pourrait s’y tromper en cherchant à apprécier ou à juger la vie comme dans une sorte de queue-leu-leu, c’est-à-dire en la détaillant à travers les épreuves surmontées, les actions entreprises, les projets menés à leur terme ou pas, etc. C’est la vie au détail, la vie de l’événementiel : on a acheté son appartement personnel ou on s’est construit sa maison de retraite, on a fondé une famille, gagné un gros marché qu’on qualifie de marché de la vie, etc.
II-Non, la vie est un tout, une globalité qui ne saurait être ramenée ou réduite à une de ses parties, à un de ses éléments, bref, à un détail, bien qu’il y ait dans la vie des hommes et des femmes, des événements plus déterminants, plus signifiants et plus marquants que d’autres.
III- Mais justement, comment se représente-t-on souvent chez bien des gens, le Tout de la vie ? Nous abordons par là la question du sens. Il y a une différence entre donner un sens à sa vie et se fixer un objectif ou des objectifs pour la vie. L’objectif est ponctuel et précis. Il nous ramène à la considération du détail. Une vie d’objectifs successifs peut n’avoir pas de sens, de cohérence logique, c’est-à-dire de principes qui l’animent ou la guident. On peut, par exemple construire un orphelinat et se livrer au trafic de la drogue ou même faire partie d’un réseau de pédophilie. Le sens a partie liée avec une préoccupation de valeur qui elle-même s’adosse sur une métaphysique. C’est à ce niveau que les diverses confessions religieuses interviennent pour tenter d’aider leurs adeptes à donner un sens à leurs existences.
IV- A présent, quels sens courants, en dehors des orientations religieuses, donne-t-on à la vie ?
A)-Certains disent précisément que la vie n’a pas de sens et estiment qu’il faut la prendre comme elle vient. De là le culte de la jouissance de l’instant présent : c’est ici qu’on trouve les partisans du « carpe diem » (cueille le jour) ; il faut profiter des bonnes choses d’une vie réputée courte. C’est ici qu’on entend dire par ceux-là : « on ne vit qu’une fois, alors, à quoi cela sert-il de vouloir compliquer la vie, à faire le difficile ou le précieux ? On laisse l’impression que c’est la vie qui vient à vous et non l’inverse. On ne fait que saisir les occasions qui s’offrent. C’est comme on profite d’un beau clair de lune ou d’une belle journée ensoleillée. On n’a ni créé, ni provoqué le beau clair de lune, ni la belle journée ensoleillée. On se contente de profiter des circonstances ; on prend avantage de toutes les situations qui se présentent, quand on peut. Quand on est un athée et qu’on professe l’absurdité de la vie, c’est autre chose. Certains investissent l’homme d’une redoutable responsabilité ; certains autres athées vont dans le sens des adeptes du « carpe diem » qu’ils accentuent par le « tout est permis ».
1-On a affaire ici à une conception qui ramène la vie à n’être que du consommable. La vie ressemblerait donc à une bananeraie dans laquelle on serait installé pour consommer les bananes. Et dans cette posture que peut-on faire d’autre sinon néantiser les bananes l’une après l’autre jusqu’au néant de bananes et de soi-même ? Il s’agit d’une vie en permanence « néantisée » pour parler comme Jean-Paul Sartre. Et la néantisation permanente de la vie ne peut conduire qu’à un néant de vie. Ce serait la conception de la vie de ceux qui auront passé leur temps à « manger leur vie », « boire leur vie », à «  fumer leur vie », « jouer leur vie » ou encore à la réduire au sexe, etc.
2-Que resterait-il d’une vie réduite à n’être que du consommable sinon un néant de vie, réduite qu’elle aura été aux sensations évanescentes disparaissant avec  et dans les cinq sens de l’homme, sans la moindre trace susceptible de renseigner sur ce qu’aura été l’acteur d’une telle vie ! Tout laisse penser qu’on ne se préoccupe même pas ici de la question de savoir si on réussit ou ne réussit pas sa vie.
B)-Considérons à présent l’approche positive de la vie selon laquelle la vie devrait être notre œuvre à construire, mais alors quelle œuvre ?
1- Pour certains c’est une œuvre d’accumulation des biens matériels, donc de l’avoir, avec le risque de voir pulvériser leur être dans une multitude de valeurs-objets, valeurs matérielles qui  deviennent parfois de véritables fétiches pour leurs possesseurs. On peut être propriétaire de nombreux biens matériels et avoir cultivé un sage détachement par rapport à eux. C’est le plus important. On peut aussi, à l’inverse, rester tellement collé à ces objets et biens accumulés qu’on ne vit que pour eux ; ils deviennent des sortes d’idoles auxquelles ils ne devraient rien arriver de mal (vols, détournements, incendies). On connaît l’histoire des personnes qui se sont suicidé après l’incendie d’un bien considéré plus précieux que la vie elle-même. C’est le comble de  la confusion de l’être avec l’avoir. Comment ne pas penser à cette réflexion de Saint-Exupéry dans « Terre des hommes » : « En travaillant pour les seuls biens matériels, nous bâtissons nous-mêmes notre prison…Si je cherche dans mes souvenirs ceux qui m’ont laissé un goût durable, si je fais le bilan des heures qui ont compté, à coup sûr, je trouve celles que nulle fortune ne m’eût procurées »
2-Pour d’autres, l’œuvre de leur vie consiste à bâtir le seul chef-d’œuvre qui vaille, notre personnalité. Mais quelle personnalité et sur la base de quels principes ? C’est ici que se pose réellement la question de sens. Car pour la première option concernant les biens matériels, ll s’agit encore d’objectifs et non de sens véritable. Comment ne pas penser ici au célèbre « Connais-toi, toi-même » de Socrate ? Il s’agit d’œuvrer à mettre en valeur les qualités, les dons et les autres talents susceptibles de servir aussi les autres hommes, nos semblables. On se donne ici une idée de la vie comprise comme une aventure de participation à l’amélioration constante du « vivre ensemble » dans un  monde qui commence au sein de notre communauté humaine la plus immédiate. L’amélioration des conditions et du climat du « vivre ensemble » passe par toutes sortes d’actions et d’efforts pour la libération de soi-même et des autres semblables de la multitude des situations aliénantes. Une œuvre tout compte fait interminable.
Pour finir,  quel sens pourrait-on donner à l’idée de réussite de sa vie quand on sait qu’il est quasiment impossible d’avoir résolu toutes les entraves, toutes les difficultés qui jalonnent l’itinéraire de chaque vie  même si on s’est bien battu?
Peut-être a-t-on surtout réussi sa vie quand on a pu durablement  être en paix et donc en harmonie avec soi-même et avec tous les autres autour de soi ?

Njoh Mouelle

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